Le Cap Noir et Roche Verre Bouteille depuis Dos d’Ane

Cette courte sortie est une excellente manière de voir le sud du Cirque de Mafate. Le trajet est court ; quelques raidillons demandent des efforts mais sur de courtes distances. Des échelles évitent des escalades glissantes. Outre les panoramas grandioses observés en plusieurs points, le sentier frôle la curieuse aiguille de la Roche Verre Bouteille.

L’origine du terme Roche Verre Bouteille : (Texte de Jack Grosset) : Anciennement, pour protéger les maisons, on scellait dans du ciment, sur les murs d’enceintes, des tessons de bouteilles. En créole le tesson de bouteille se dit « verre bouteille ». On parlait alors des fameux « murs verre bouteille ». Ce rocher, point de repère visible dans tout Mafate nord, avait pour avantage d’indiquer la position de Dos d’Ane. Les inclusions pierreuses faisaient penser à des « verre bouteille » et, en créole, un rocher s’appelle une « roche ». Les anciens ont désigné ce point de repère : « la roche verre bouteille ». Certains l’appelaient aussi « la roche tête zoizo ».

La randonnée débute à la fin du Chemin du Cap Noir. Deux panneaux bleus indiquent la bonne direction du sentier qui débute par une série de marches. Ce sentier mène en deux minutes à un croisement. Celui de droite file directement vers le Cap Noir et sera utilisé pour le retour. Il démarre par une assez forte montée, parfois difficile en raison des hautes marches en pierre. Sur la gauche, on aperçoit de mieux en mieux le petit cirque de Dos d’Ane complètement occupé par les habitations et cultures maraîchères . En se retournant, le regard porte jusqu’au Port et l’on distingue très bien Pichète et l’estuaire de la Rivière des Galets . Les plus beaux paysages sont sur la droite même si l’on ne distingue pas encore la totalité du Cirque de Mafate .

Le sentier, tantôt terreux, tantôt rocheux ou fait de marches en bois grimpe de plus en plus fort. Deux petites échelles ont même été installées pour le franchissement de plus hauts rochers. De courts lacets permettent de remonter quelques barres rocheuses. A force de monter, on parvient au sommet de ce petit piton sur un sentier de plus en plus agréable entre quelques bois de couleurs . On domine sans le voir le Cap Noir et son kiosque et les vues sur le cirque s’élargissent de plus en plus. Un coup d’œil vers l’arrière donne une idée de la pente qu’on vient de monter. On se rapproche facilement de Grand Coin qu’on domine. Sur la droite, on a désormais l’ensemble du cirque pour admirer les deux imposantes crêtes de la Marianne et d’Aurère avec le Gros Morne à l’horizon. La pente se met alors à descendre assez fortement vers la dent principale de la Roche Verre Bouteille. On distingue également très bien le plateau de l’Îlet à Déjeuner entouré du Bras de Sainte-Suzanne et du Bras des Merles. On peut facilement faire le tour des quelques roches empilées ou adossées. Effectuer une petite halte à l’ombre du monolithe et repérer le sentier qui remonte vers le Piton des Fougères ( je décide d’ailleurs d’y faire un petit allé / retour pour rallonger un peu la rando ), l’autre à gauche qui redescend vers Grand Coin et enfin celui de droite qui nous ramène à dos d’Ane.

On quitte donc la crête pour marcher sur le flanc du haut rempart vertical qui sépare de la Rivière des Galets qu’on aperçoit de temps en temps. Il est étroit par moments et longe souvent des barres rocheuses. Certaines portions en courts lacets demandent un peu d’attention pour ne pas chuter sur les hautes marches. Cinq échelles régulièrement réparties permettent de franchir plus facilement les petites murailles plus verticales.

Après les échelles, on domine l’Îlet Nourry qui semble totalement abandonné. On ne distingue même plus le sentier qui permettait d’y descendre. Il faut encore passer quelques lacets pierreux protégés du vide par quelques câbles. Partout ailleurs, la végétation ne cache pas totalement les points de vue mais rassure sur le vide tout proche. C’est un des plus agréables points de vue, accessibles à tous, entourant le cirque de Mafate. Au pied du rempart coule le Bras de Sainte-Suzanne et la Rivière des Galets qui se rencontrent à Deux Bras. La fin du parcours n’est qu’une formalité. Le sentier longe à nouveau le rempart en obliquant vers le nord. Quelques rambardes protègent d’un vide peu impressionnant en raison de la végétation assez dense de goyaviers, mahots, bois de couleurs, chocas ou bibasses. Le dernier tronçon s’effectue sans difficulté sur un sentier en pente très douce dans une végétation assez importante qui procure une ombre agréable . On retrouve sans effort le croisement du début. Laisser le sentier pris au départ vers la droite et poursuivre jusqu’à la route et au parking, tout près après une courte descente.

By Max.